Guillaume Brisson-Darveau

Ainsi passe la gloire de ce monde

Fête finale – Déambulation, 9 septembre 2021

Du 5 juillet au 20 septembre 2021

L’imprimerie, centre d’artistes, conviait les résident.es du quartier Hochelaga-Maisonneuve, ses membres et la communauté artistique à une déambulation festive et conviviale avec l’artiste en résidence Guillaume Brisson-Darveau. Le jeudi 9 septembre dès 17h, au terrain vague situé sur la rue Sainte-Catherine Est entre les rues d’Orléans et Jeanne d’Arc. Il s’agissait de donner le coup d’envoi pour la Fête finale du projet en Vitrine Ainsi passe la gloire de ce monde.

Cette déambulation où les crânes envahissaient Hochelaga-Maisonneuve pour une dernière fois rendait hommage à ceux disparus le mois de juillet dernier. Guillaume Brisson-Darveau a effectuer un bref retour sur son projet de résidence, puis le cortège s’est dirigeé vers le marché Maisonneuve. Une escale à la crèmerie Hoche Glacé ponctuait la promenade, puis les participant(e)s ont poursuivi la marche en empruntant la rue Ontario jusqu’à la place Valois avant de redescendre vers le centre d’artistes.

«J’ai réalisé une intervention au début du mois de juillet sur le terrain vague à proximité de L’imprimerie, terrain privé qui, selon les dires des résidents du quartier, est contaminé. J’y ai déposé 5 crânes monumentaux entièrement réalisés de carton récupéré. Je m’attendais à avoir une approche archéologique, et venir quotidiennement pendant plusieurs jours documenter la détérioration de mes sculptures, en recueillir des fragments et éventuellement les vestiges à la fin du cycle. Les choses ne se sont pas passées ainsi puisque, le lendemain, un camion de vidanges est venu sur ordre de la police et a embarqué les crânes. Depuis la disparition de mes crânes, j’en crée de nouveaux, de manière compulsive, en format miniature et portable comme des casques.»

À travers ce projet, l’artiste s’intéresse aux phénomènes de détérioration et de transformation de ses œuvres, non seulement au niveau de la matière, mais également en termes de charges symboliques qui se trouvent modifiées en un pouvoir de régénérescence: le potentiel d’un renouveau. Par leurs dimensions et leur façon d’habiter l’espace, mais aussi en tant qu’objets pouvant servir de témoignage d’un temps, Brisson-Darveau a voulu créer des objets en lien avec l’idée de monument, tout en questionnant et en jouant avec les valeurs qui sont rattachées à celui-ci.

Guillaume Brisson-Darveau est un artiste canadien qui vit à Montréal. Son travail a été présenté au Canada et à l’étranger, notamment lors de l’exposition Dobles de proximidad au Museo de Arte Contemporáneo – Universidad de Chile (2018, Chili), dans le cadre d’Art Souterrain (2017, Canada) et du NEoN Digital Arts Festival (2016, Royaume-Uni). Il a réalisé de nombreuses résidences d’artistes, entre autres à cheLA (Centro Hipermediático Experimental Latinoamericano) (Argentine, 2019), l’Atelier Mondial (Suisse, 2018) et à Est-Nord-Est (2016, Canada). Au cours des dernières années, il a développé une pratique de la sculpture comportant un aspect performatif et in situ. Il y explore le potentiel poétique et parfois ludique de l’objet sculptural, à travers sa fragilité, sa polyvalence et sa monumentalité.

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Images
crédit photo: David, Caroline et Geneviève

© L’imprimerie, centre d’artistes, 2024