L’histoire d’amour d’Emmanuelle Jacques

« Je suis vraiment fière de participer [au] développement et surtout, de faire partie de cette communauté. C’est vraiment ce qui fait la force de notre centre. J’y ai tellement fait de belles rencontres! C’est presque comme une deuxième famille pour moi. »

J’aime L’imprimerie est une campagne de propagande affective riche en émotion. À grand coup de tendresse et de bonté, nous sollicitons des lettres d’amour de nos fidèles membres. Cette initiative vise à cultiver l’amour de notre communauté et à récolter des dons pour continuer d’offrir des services de qualité professionnelle. Que ce soit par le développement de projets artistiques inédits en résidence ou l’accompagnement aux artistes par des ateliers et des formations, toutes les pratiques de l’imprimé et du photographique sont soutenues par le centre.

Ce mois-ci, Emmanuelle Jacques nous fait part de son histoire d’amour avec L’imprimerie. La pratique d’Emmanuelle gravite autour de l’imprimé et du dessin. Elle utilise l’installation, le livre d’artiste, l’art relationnel ou autres manoeuvres, afin de faire mûrir ses réflexions, formuler ses idées et ainsi donner un sens à son travail. Ses différents projets l’ont amenée à s’intéresser, entre autres, à la cartographie, à l’urbanisme, aux mouvements féministes, punk et DIY, à l’économie, au travail, à l’autogestion, aux pratiques du care, aux plantes, aux étoiles, aux interstices, à l’indiscipline et aux utopies

Dans le cadre d’un projet sur mesure effectué l’an dernier, Emmanuelle a poursuivi son travail sur son projet Création de richesse/Labour of Love qu’elle aborde dans son histoire. Elle termine son premier mandat à la coprésidence de L’imprimerie marquant l’organisme de son dynamisme et d’une volonté ferme de rendre l’art imprimé accessible pour tous créateurs en stimulant le développement des pratiques. Il nous fait d’autant plus plaisir de vous partager son témoignage d’affection pour le centre.

« C’est à L’imprimerie que je suis née en tant qu’artiste. Ma première expérience professionnelle, en 2006, a été une résidence dédiée aux artistes de la relève: le fameux «projet Insertion». Malgré son nom douteux, ce projet a été une porte d’entrée dans le milieu de l’art pour beaucoup d’artistes de ma génération. Connue à l’époque sous le nom de Graff, centre de conception graphique, puis comme l’Atelier Graff, L’imprimerie était établie sur le Plateau-Mont-Royal depuis 1966. Imprégné de l’esprit de son fondateur Pierre Ayot, c’était le lieu de travail privilégié de nombreux artistes en arts d’impression. J’étais tellement excitée: j’allais travailler dans le même atelier que Julie Doucet et Dominique Pétrin!

Image: Emmanuelle Jacques, Création de richesse/Labour of Love, Arprim, centre d’essai en art imprimé

Image: Emmanuelle Jacques, Création de richesse/Labour of Love, Arprim, centre d’essai en art imprimé

Image: Emmanuelle Jacques, Création de richesse/Labour of LoveArprim, centre d’essai en art imprimé

Après cette résidence, j’ai continué à fréquenter l’Atelier Graff. Ce fut pour moi le lieu de plusieurs autres premières chances: grâce à ses programmes d’échanges, j’y ai fait mes premières résidences dans d’autres villes canadiennes; j’y ai donné mes premières formations, mes premiers ateliers de création; mon premier projet d’œuvre extérieure; mes premiers projets en co-création. J’y ai aussi travaillé pendant quatre ans comme adjointe à la direction: c’est là que j’ai commencé à développer mes compétences de gestion. Mais surtout, au fil du temps, j’y ai rencontré des centaines d’artistes incroyables qui sont devenus des collègues et des ami·es très chers, qui continuent d’être une source d’inspiration constante dans ma vie professionnelle.

Image: Emmanuelle Jacques, Création de richesse/Labour of Love

Image: Emmanuelle Jacques, Création de richesse/Labour of Love

En 2016, quand l’Atelier Graff s’est joint au Cabinet pour s’installer dans Hochelaga sous le nom de L’imprimerie, centre d’artistes, j’ai décidé de m’impliquer de façon plus soutenue dans le développement du centre: d’abord sur un comité de travail, puis en tant que membre du conseil d’administration, et maintenant comme co-présidente. Durant ces années d’implication, j’ai déjà vu deux rêves se réaliser: l’acquisition par le centre d’une presse typographique («ma» bien aimée presse Vandercook) et d’équipement pour la reliure. C’est extraordinaire de voir ses rêves se concrétiser, mais aussi de constater à quel point ce projet de mutualisation a donné un nouveau souffle à notre centre d’artiste. Je suis vraiment fière de participer à son développement et surtout, de faire partie de cette communauté. C’est vraiment ce qui fait la force de notre centre. J’y ai tellement fait de belles rencontres! C’est presque comme une deuxième famille pour moi.

Image: Emmanuelle Jacques, Création de richesse/Labour of Love

C’est aussi à L’imprimerie que j’ai réalisé mon tout dernier projet: le livre d’artiste Création de richesse/Labour of Love. L’imprimerie avait tout ce qu’il me fallait, à toutes les étapes de la production: du salon où j’ai rencontré mes collaboratrices au labo numérique pour numériser mes dessins et imprimer mes films, en passant par la chambre inactinique pour développer mes plaques jusqu’à la presse Vandercook pour l’impression, et pour finir, la guillotine pour la coupe. Tout ça, dans une ambiance aussi professionnelle que chaleureuse, avec ce qu’il faut d’intimité.

Je dois beaucoup à L’imprimerie. C’est un lieu de création et de rencontres que je chéris et c’est pourquoi je trouve important de la soutenir financièrement.»

Image: Emmanuelle Jacques, Création de richesse/Labour of Love

Biographie
Emmanuelle Jacques vit et travaille à Montréal. Elle a complété un baccalauréat en arts visuels à l’UQAM en 2004. Elle a exposé son travail, animé des ateliers de création et réalisé des projets en résidence dans plusieurs villes canadiennes, notamment à Arprim (Montréal, 2020), à L’imprimerie, centre d’artistes (Montréal, 2019), à articule (Montréal, 2018), au Musée McCord (Montréal, 2018), dans le réseau Accès culture (Montréal, 2017), à Artist Proof Gallery (Calgary, AB, 2015), au Centre Sagamie (Alma, 2015), à La Maison des arts de Laval (2015), à Owens Art Gallery (Sackville, NB, 2015), à Malaspina Printmakers (Vancouver, CB, 2014), à Art City et à Martha Street Studio (Winnipeg, MB, 2013). En 2019, elle recevait une bourse de Recherche et création du Conseil des arts du Canada pour son projet Création de richesse/Labour of Love. Emmanuelle Jacques est également mère de deux jeunes enfants.

Emmanuelle poursuit son engagement à L’imprimerie envers la relève artistique en dirigeant le Groupe de travail pour artistes en voie de professionnalisation actuellement en appel à participation pour sa toute première cohorte à l’automne 2020. Son implication pour former la communauté artistique se manifeste de pair avec son amour pour les machines typographiques avec les formations phares «Explorations sur Vandercook» et «Vandercook express» toutes deux offertes pour la programmation 2020-21.

Découvrez le travail artistique d’Emmanuelle en cliquant ici.

© L’imprimerie, centre d’artistes, 2024