Levana Katz
Le Prix Albert-Dumouchel pour la relève favorise l’émergence des nouvelles pratiques en arts imprimés en célébrant l’audace et la qualité de la recherche des artistes de la relève. Il s’adresse aux étudiant·e·s inscrit·e·s au 1er cycle en arts visuels ou tout autre programme connexe dont la pratique est liée aux arts imprimés. En collaboration avec Arprim, L’imprimerie offre à l’artiste gagnant·e une résidence de trois mois incluant l’accès en tout temps aux ateliers.
Crédit photo: Levana Katz
Biographie
Levana Katz est une artiste interdisciplinaire basée à Tiohtià:ke / Mooniyang (Montréal). Motivée par son intérêt pour les processus matériels, elle travaille entre le dessin, la gravure et les arts textiles pour créer des installations multimédias. Katz explore des techniques qui relient des éléments provenant de différentes sources, en se concentrant sur la répétition, la séquence et le temps pour connecter les matériaux. Elle puise souvent dans ses traditions culturelles juives pour puiser dans ses archives personnelles, explorant des rituels spécifiques et des histoires familiales. À travers la couture, le collage et l’installation, elle emploie une pratique rituelle qui transforme les souvenirs en objets tactiles et en images.
Levana Katz a obtenu son baccalauréat en beaux-arts avec spécialisation en peinture et dessin à l’Université Concordia à Montréal, au Québec. Son travail a été exposé dans plusieurs galeries à Montréal, notamment Arprim, Ada X et la galerie Fofa. En 2024, Katz s’est installée à St. John’s, à Terre-Neuve, pour poursuivre la bourse Don Wright à la St. Michael’s Printshop, où elle a récemment présenté sa première exposition solo, Where the Ground Remembers You Twice. En tant que lauréate du prix Albert Dumouchel, elle a obtenu une résidence à L’imprimerie, qu’elle termine actuellement depuis son retour à Montréal en 2025.
Présentation du projet
En 2023, j’ai commencé un projet centré sur de petits objets rituels appelés mezouzahs, de petites boîtes généralement accrochées aux montants des portes juives pour marquer le seuil entre l’espace public et privé. Traditionnellement, elles contiennent de petits parchemins inscrits de bénédictions, protégés par les boîtes qui les abritent. Pendant cette résidence, j’ai créé de délicates boîtes en papier imprimé, chacune avec une surface intérieure et extérieure distincte. Ces formes sont devenues des supports pour des images puisées dans ces deux sphères : publique et privée, sacrée et quotidienne.
Travaillant principalement dans les arts graphiques, je suis attirée par les dualités inhérentes au processus : numérique contre analogique, moderne contre traditionnel, qui reflètent les tensions conceptuelles de mon travail. Ici, je me suis intéressée à la juxtaposition de lents procédés méthodiques de l’impression avec des images inspirées des technologies à grande vitesse, comme les visuels déformés observés depuis un train en mouvement. J’ai utilisé une combinaison de sérigraphie CMJN et d’impression photopolymère pour créer ces images.
Après une pause de deux ans, je reprends maintenant ce projet avec une approche plus étendue. Je vais me concentrer sur son potentiel sculptural, intégrer de nouveaux matériaux et explorer les possibilités installatives du travail. En travaillant par séries, je peux me focaliser sur la séquence et les motifs, en variant les formes pour qu’elles interagissent dans des états changeants d’ouverture et de dissimulation. Chaque boîte devient un incubateur ou un sanctuaire, brouillant la frontière entre le quotidien et le sacré.





















