L’Écrin – Retour sur «Taire ce qui ne peut être dévoilé» de Nicole Panneton

Une présence performative en vitrine

Nicole Panneton complète ces jours-ci le projet Taire ce qui ne peut être dévoilé, une occupation performative de L’Écrin, la vitrine évolutive de L’imprimerie. Pendant deux mois, Nicole s’est approprié l’espace, l’a rempli de mots, d’objets et surtout, de sa présence. Elle s’est entièrement prêtée au jeu, devenant ainsi la « résidente » de la vitrine. Nous lui avons demandé de nous partager ses impressions à la veille de la conclusion du projet.

Quelles étaient tes intentions de travail et comment as-tu réussi à prendre possession de l’espace ?
L’intention de départ s’articulait autour de la présence ; la mienne et celles d’objets significatifs. Dans les premières semaines, j’étais très impliquée. Je venais physiquement dans l’espace de L’Écrin avec la question suivante : « Quelles actions poser ? » L’écriture a émergé, un geste qui vient de soi, car l’écriture fait partie de mon quotidien depuis longtemps. J’ai rempli graduellement la cimaise de L’Écrin de mots et de questions. J’ai également accumulé des objets ; miroir, bol, masque, oreiller ainsi que de petites boulettes de papier que j’ai fait virevolter à l’aide d’un ventilateur comme s’il s’agissait de faire tomber de la neige noire. J’ai finalement fixé un autoportrait grandeur nature dans l’espace. Il a fait office de présence, il est devenu ma doublure… un peu comme si je lui avais demandé de prendre soin de L’Écrin. Par la suite, la question présente à mon esprit quand je revenais dans L’Écrin était « Comment créer une connexion avec ce qui est déjà là ? »

Les performances
Deux performances en vitrine ont également été réalisées les 20 juin et 11 juillet derniers sur plusieurs heures. Lors de ma première performance, il m’est arrivé de perdre la notion du temps et de l’espace comme si j’étais en état de transe. Une expérience qui a été plus profonde que je ne l’aurais imaginé.

Comment ont réagi les passants ?
Les gens ont généralement un regard rapide sur la vitrine. Il s’agit sans doute d’une timidité, d’une pudeur ou simplement d’une incompréhension de ce qui se passe dans cet espace. Il y a eu, tout de même, quelques interactions. J’ai eu droit à des signes de la main ; certains plus enthousiastes venant des enfants.

L’après — Qu’est-ce qu’il restera de ton expérience de L’Écrin une fois que tu auras cédé la place à une autre artiste ?
Un vide sans doute. Mais je sais que je vais porter le projet en moi et probablement l’amener ailleurs.

Crédits photos : Geneviève Moreau, Catherine Melançon et Stéphane Gilot

© L’imprimerie, centre d’artistes, 2024