Retour sur le projet en vitrine « Archiver l’artiste»

Archiver l’artiste

Était en Vitrine de février à juin 2021

De février à juin 2021, L’imprimerie a accueilli en vitrine « Archiver l’artiste» de l’artiste-commissaire Frédéric Bigras-Burrogano. Ce projet proposait une réflexion sur le processus de création des artistes et valorise le travail réalisé en amont de la production d’œuvres d’art. 

À tour de rôle, les artistes invités My-Van Dam, Manoushka Larouche et Michaëlle Sergile ont occupé l’espace en y déployant des artefacts personnels issus de leur pratique. Le passage de l’un à l’autre a fait émerger de nouvelles connexions entre les objets, les images et les textes issus de projets passés, présents ou futurs. Le but de l’exercice était d’établir une archive vivante en explorant de possibles échos entre les travaux des artistes, en plus d’activer un méta-dialogue sur le rôle des archives dans leur démarche respective.

En présentant une constellation d’artefacts, l’artiste-commissaire souhaitait faire réfléchir au travail de l’artiste et à son rôle socioculturel. Alors que la crise de COVID-19 au Québec a relégué les lieux culturels au rang d’activité non essentielle, il importe plus que jamais de valoriser les pratiques artistiques et de montrer comment elles proposent de nouvelles manières de réfléchir le monde.

Visualiser la présentation enregistrée «Archiver l’artiste» du 16 juin 2021

La pratique de Frédéric Bigras-Burrogano repose sur une étude de différentes symboliques utilisées dans la formation des identités nationales canadiennes. Il s’intéresse particulièrement aux paysages ruraux, à leurs archives, à leur condition socioéconomique et à la manière dont ces univers narratifs traversent l’espace et le temps. Sa démarche prend la forme d’installations où certains codes de lecture sont fournis au travers des œuvres et des textes s’y retrouvant, se prêtant ainsi à un jeu de mémoire visuelle telle une méthode d’enquête qui active le visiteur dans son appétit de sens. Son travail a été présenté lors d’expositions telles que Der Greif, a process 2.0 au festival de la photographie de Cracovie, Black Water au Chinese European Art Centre (Xiamen) et Milan, NM a The New Gallery +15 (Calgary). Il achève présentement une maîtrise en recherche-création à l’Université du Québec à Montréal et son travail a été financé par le Conseil des arts et des lettres du Québec et le Conseil des arts du Canada.

Pour en savoir plus sur Frédéric Bigras-Burrogano

My-Van Dam est une artiste multidisciplinaire basé à Tiohtiá:ke/Montréal. Elle est diplômée de l’Université du Québec à Montréal en arts visuels et médiatiques. Dans sa pratique artistique, elle s’intéresse particulièrement aux conséquences des évènements traumatiques sur notre mémoire collective et individuelle ainsi que l’impact des traumas sur notre santé physique et psychologique, sur nos relations interpersonnelles et notre identité. Dam explore la matérialité à travers une variété de médiums et de techniques pouvant aller de la peinture à la photographie, à l’installation, la sculpture et la vidéo. Son intention est d’exposer la vulnérabilité qui habite chaque individu et de démontrer la complexité humaine au travers d’expériences artistiques. Son but est, aussi, d’interpeler les spectateur.trice.s sur leur propre condition pour qu’ils puissent s’interroger et avoir une base de réflexion sur ces thèmes afin de faire appel au courage et à la paix intérieure. Dam a participé à plusieurs expositions collectives, notamment à la galerie Patrick Mikhail, à la Place-des-Arts de Montréal et à la galerie ArtHelix de New York.

Pour en savoir plus sur My-Van Dam

Michaëlle Sergile est une artiste et commissaire indépendante travaillant principalement des textes et des ouvrages de la période postcoloniale de 1950 à aujourd’hui. Son travail artistique a pour vocation de comprendre et de réécrire l’histoire des communautés noires, et plus précisément celle des femmes, par le tissage. L’artiste utilise le lexique du tissage – médium souvent perçu comme de l’artisanat et catégorisé comme féminin – pour questionner les rapports de domination de genre et d’ethnie. Elle a exposé à la galerie ArtHelix à New York, à la Miami Art Fair et a participé à plusieurs expositions collectives à Montréal notamment à la Place des Arts, à la galerie Art Mûr ainsi qu’au Conseil des arts de Montréal. Elle a également à son actif plusieurs prix et bourses reçues durant son parcours académique dont la bourse des Fonds de recherche Société et Culture du Québec (FRQSC). Elle est actuellement chargée de projet et commissaire pour la plateforme Nigra Iuventa où elle a co-commissarié la première exposition créée par et pour des femmes noires au Québec, laquelle réunissait plusieurs artistes locales et internationales. En février 2020, elle a co-commissarié l’exposition Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage inspirée de l’autobiographie de l’auteure américaine Maya Angelou. Suivant un parcours en trois étapes, l’exposition s’est déroulée à la Fonderie Darling, au Centre culturel Georges-Vanier et au CDEx.

Pour en savoir plus sur Michäelle Sergile

Manoushka Larouche vit à Montréal. Son travail se situe à la rencontre de la photographie, de l’écriture et de la performativité intrinsèque à l’identité. Elle développe ses projets autour de questions liées aux conditions d’existence de l’artiste, la menant à réfléchir à la notion d’image et de liminalité. Depuis quelques années, elle concentre ses recherches sur les possibilités de faire apparaître sans représenter. Elle réfléchit sur l’existence du sujet à travers l’image photographique. C’est à travers une pratique contextuelle et post-conceptuelle de la photographie que s’allie cette recherche de non-représentation à une critique de la valeur d’existence du sujet, qui elle, repose sur sa visibilité et la reconnaissance de sa subjectivité. Son travail a été présenté à la Galerie UQO (Gatineau), à Circa art actuel (Montréal), dans des lieux de diffusion alternatifs tels que le local E6-21 (Montréal) pour l’exposition Double Prise et sera bientôt présenté à la Galerie L’Escalier (Montréal) ainsi qu’à Dazibao. Larouche détient une technique en photographie et termine une maîtrise en arts visuels et médiatiques à l’Université du Québec à Montréal.

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Images

Photo: Frédéric Bigras Burrogano

© L’imprimerie, centre d’artistes, 2024