Mon travail photographique porte essentiellement sur la manifestation de l’espace, énoncé d’opulence, d’absence, d’organisation et de contrainte. Dans une approche passive et respectueuse, j’observe, je constate, j’énumère pour mieux analyser.

Ma pratique implique un volet performatif important, l’acte de photographier étant partie intégrante de la création, au même titre que l’image qu’il engendre. Influencée par le temps et le hasard, je me maintiens tout au long du processus de création dans un état de veille face à mon environnement. En ce sens, la longue exposition est une stratégie efficace; elle est une de mes techniques de prédilection. Cette technique impose une lenteur de travail et une implication totale, tant intellectuelle que physique. Alors que ma méthode de travail est précise et suit une routine étudiée, l’attente amène son lot d’incertitudes.

La résidence sur mesure de L’imprimerie me permet d’entamer une série photographique dans laquelle je vais diriger ma caméra vers le ciel et questionner ses liens avec le paysage terrestre. Dans un quotidien chargé, bruyant et rapide, le ciel parait immuable et le regarder semble réconfortant. Pourtant, il est tout sauf fixe, et n’a rien d’apaisant. J’utiliserai la longue exposition photographique et des instruments couramment utilisés en astronomie pour réaliser des images à la limite de la figuration, de jour comme de nuit. Elles seront le résultat de la mécanique céleste et d’un environnement terrestre aux références humaines.